Un bon parent, c’est un parent qui se préoccupe des besoins de son enfant mais aussi de ses propres besoins. Sinon cela reviendrait à envoyer une injonction paradoxale : « Fais ce que je te dis, ne fais pas ce que je fais. » Sans cela, le parent serait fatigué, pas heureux, énervé… et cela entraînerait des conséquences sur la qualité de la relation. C’est donc un parent capable de reconnaître ses propres limites et, dans la même pensée éthique, de reconnaître les limites de son enfant. C’est un parent qui ne se croit pas seul investi de toute la responsabilité de faire de l’enfant un adulte équilibré. Selon l’adage, il faut tout un village pour élever un enfant… on peut donc faire appel à son conjoint, à de la famille, à des amis sans culpabiliser si on a besoin de se reposer. Puisque ça lui aura donné l’occasion de se confronter à des personnalités différentes, l’expérience que l’enfant aura vécue sera un enrichissement pour lui, une ouverture sur le monde, à condition, bien entendu, de ne pas le confier à n’importe qui ! Déléguer pour un moment permet une première socialisation. Cela suppose de renoncer à la tentation d’avoir toujours, tout le temps, y compris lorsque l’on n’est pas là, le contrôle sur tout ce qui concerne son enfant.

Marie-Jeanne Trouchaud
"Le petit livre des parents bienveillants envers eux-même​"